L'académie de Nice évite la fusion (pour l'instant)

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Nous apprenons aujourd’hui, la décision du ministre de l’éducation nationale, de renoncer au projet de fusion des rectorats en 2020 ; l’académie de Nice évite donc la fusion avec celle d’Aix-Marseille.

Nous nous réjouissons bien évidemment de cette annonce.

Si pour l’instant notre académie reste niçoise, notre cours d’appel reste marseillaise et notre centre de tri postal est toulonnais depuis l’année dernière. Les Niçois doivent continuer de revendiquer la réappropriation de leurs institutions et de leurs droits confisqués depuis 1860.

Les vœux Marseillais du maire de Nice

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Vendredi 18 janvier, avait lieu la cérémonie des vœux de Christian Estrosi à Acropolis, accompagné de Renaud Muselier, président de la région SUD-PACA.

Messieurs Estrosi et Muselier, vantant d’une même voix cette région artificielle (qui n’est pas et sera jamais celle des Niçois), se réjouissant d’une « équité » enfin rétablie entre Nice et Marseille qui n’existait pas chez leur prédécesseur Michel Vauzelle.

Il est vrai que les rôles sont très « équitables » entre notre ville et notre rivale de toujours :

Marseille a les avantages que lui offre le statut de capitale régionale, Nice à les inconvénients d’être à la seconde place.

Marseille jouit de toutes ses institutions et infrastructures, tandis que Nice ne fait que perdre les siennes depuis qu’elle est devenue française !

En plus d’avoir « équitablement » perdu la cour d’Appel en 1860, Nice a perdu son centre de tri postal, délocalisé à Toulon depuis 2018 et c’est de manière tout aussi « équitable », que Nice verra son académie « fusionnée » avec celle d’Aix-Marseille en 2020.

Mr Estrosi, fustige Michel Vauzelle aujourd’hui mais vanta sa politique régionale hier : en 2008, quelques mois après avoir été élu maire de Nice, il signait un protocole d'accord avec M. Vauzelle vu comme un « mariage entre Nice et Marseille » ; il déclarait alors « quelles que soient nos différences, le président Vauzelle a toujours utilement travaillé pour le bien-être de notre région sans jamais oublier que Nice en était totalement partie intégrante […] la veille tentation du séparatisme n’a plus lieu d’être ».

Le tandem Estrosi-Muselier n’a cessé de rappeler pendant leurs vœux, combien ils firent mieux pour Nice que leur prédécesseur mais restèrent silencieux sur ce que Nice perd, aujourd'hui encore, au profit de la Provence. Ce dont Nice a vraiment besoin, ce n’est pas de quelques mesures ou subventions créant une dépendance des Niçois à Marseille ; ce dont Nice a vraiment besoin, c’est de s’émanciper et reprendre ce qu’on lui a spolié depuis 159 ans et plus encore !

Nice a les atouts d’une capitale régionale, mais tout est fait, indifféremment de la couleur politique à la tête de la région, pour en faire une banlieue lointaine de Marseille, pour la simple raison que cette région artificielle ne peut pas abriter deux villes importantes en perpétuelle rivalité, il y a forcément un gagnant et un perdant ; tant que le Comté de Nice ne s’émancipera pas de la Provence, les Niçois seront toujours les perdants…

« La région ne nous apporte rien, ne nous a jamais rien apporté. Elle ne sert à rien et ne servira à rien demain […] la capitale régionale éloignée et qui administre tout, ça ne marche pas » Christian Estrosi, 30 décembre 2014.

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Les vœux pas trés niçois d'Eric Ciotti

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Jeudi 10 janvier au Palais de la Méditerranée avait lieu les vœux d’Éric Ciotti. Si Nice-Matin dans son article du 11 janvier met l’accent sur les vœux que Mr. Ciotti adresse à Nice en voulant « aider sa ville à progresser » la réalité en est tout autre :

Des observateurs présents ont pu constater un discours où se mélangea essentiellement autosatisfaction de son élection à la tête de la fédération LR 06 (où il était seul candidat), autosatisfaction de son bilan en tant que député (à travers une rétrospective sur écran géant de ses interventions à l’assemblée nationale) critique du gouvernement et du président en surfant sur les gilets jaunes, surfant aussi sur la nostalgie de l’Algérie française en chantant les louanges du colonialisme (!) le tout saupoudré de ses thèmes favoris que sont la sécurité et l’immigration.

Un discours bien plus gaulois que niçois, adressé essentiellement à la fois à ses seuls militants fidèles ainsi qu’aux instances parisiennes de son parti mais ne concernant véritablement pas les Niçois en dehors de toute politique politicienne.

Et Nice là-dedans ? Elle a été quasiment reléguée au second plan en fin de discours : moins d’une demi-heure (montre en main)  consacré exclusivement à Nice (sur deux heures de discours) et encore, c’était surtout pour jouer au jeu des « 7 différences » entre lui et son ex-ami Christian Estrosi en matière de fiscalité ; l’égratignant un peu sur certains sujets (prison, grandes surfaces au détriment des petits commerces, projet de fusion de la métropole avec le département) mais l’épargnant relativement sur le reste.

Pour quelqu’un qui veut « aider sa ville à progresser », pas un mot non plus sur la perte progressive du peu d’institutions et d’infrastructures restantes sur Nice (délocalisation du centre de tri postal de Nice à Toulon depuis octobre 2018, risque de fusion de l’académie de Nice avec celle d’Aix en 2020) pas un mot sur la menace pesant sur la ligne ferroviaire Nice-Breil-Cuneo (alors que les maires de certaines communes traversées par cette ligne étaient présents dans la salle) ou de tout autres sujets impactant la vie des Niçois et qui ne peuvent pas être résolus en parlant seulement d’antiterrorisme ou d’immigration (deux sujets, de toute façon hors du champ de compétence d’une collectivité locale, prérogatives exclusives de l’état jacobin).

Une Marseillaise et Nissa la Bella conclurent les vœux : si toute la salle s’est levée et s’est mise à chanter au garde-à-vous l’hymne français comme un seul homme… il en fut tout autre pour Nissa la Bella où la salle commença à se vider aux premières notes de l’hymne niçois trahissant l’irrespect d’un certain nombre de militants envers Nice !

Si Éric Ciotti a l’intention, d’être effectivement candidat pour les municipales ; il cache superbement bien son jeu en reléguant Nice au second plan de ses discours, ou alors, il s’y prend extrêmement mal…