Les "propositions" de Vardon pour une Nice "fière" ? vraiment ?
Communiqué du Parti Niçois du 3 janvier 2020
Dans un article de Nice-Matin du 1er janvier 2020, nous pouvions lire les propositions de Philippe Vardon, candidat RN à la mairie de Nice, concernant « sa vision » de l’identité niçoise pour une « Nice fière » :
Il veut notamment « permettre à tous les petits nissarts de s’approprier traditions, histoire, langue, architecture, arts et gastronomie du pays niçois ».
Pour le moins que l’on puisse dire, nous avons droit à des propositions se tenant au minimum syndical... de la part d’une personne qui pendant des années se faisait passer pour un « grand défenseur » du particularisme niçois ou plutôt se servait de notre culture à des fins politiciennes (et de la pire manière qui soit), pervertissant la notion même « d’identité » et salissant, par un amalgame délibéré, le juste combat de nombreux Niçois pour l’identité du Comté….au point qu’on avait surtout honte pour Nice plutôt que d’en être « fier ».
Nous restons assez dubitatif, à la volonté de Vardon de sincèrement « permettre aux petits nissarts de s’approprier » leur langue ou leur tradition, quand on connaît la doctrine ultra-jacobine du parti qu’il représente : un parti niant jusqu’à l’existence des particularismes locaux et voyant la moindre petite revendication « régionaliste » (notamment sur les langues régionales, en s'opposant par exemple, systématiquement à la charte européenne des langues régionales) comme un « communautarisme » ou une « balkanisation de la France » menaçant « l’unité de la République ». Une ligne politique à laquelle Vardon s’est plié sans broncher et sans condition, niant être « régionaliste » ou « séparatiste » afin de pouvoir adhérer au parti de Marine Le Pen ; alors qu’il construisit toute son image politique sur l’amalgame entre son groupuscule dit « identitaire » et le courant régionaliste niçois…
De la même manière, on se demande quelle Histoire « les petits nissarts » vont pouvoir s’approprier alors que le RN est un défenseur acharné d'un nationalisme révisionniste, réécrivant l’Histoire, (surtout locale) afin de coller au mieux au « roman national » et au mythe d’une « France éternelle » idéalisée et fantasmée, comme le faisait Vardon jadis, lorsqu’il « honorait » Ségurane contre les Turcs lors du siège de 1543 mais « oubliant » de parler de la participation active de la France, alliée des Turcs dans ce même siège…
Vardon propose ensuite d’ouvrir « un musée à la mémoire de l’Algérie française et des rapatriés » : Nous somme, ici, dans la droite ligne des thèmes chers du FN : l’instrumentalisant de la nostalgie du colonialisme, dans le seul but d’exploiter électoralement la blessure de toute une communauté. Comment ne pas voir alors autre chose, dans la proposition de Vardon, que l’application stricto sensu de la ligne de son parti et qui n’a pas sa place dans les enjeux locaux d’une élection municipale
De plus, cette proposition de faire à Nice, un musée à la gloire du colonialisme, ne peut qu’être vu comme une provocation pour des Nissart, considérant leur terre comme le dernier pays colonisé par la France.
Plutôt que d’entretenir cette nostalgie dans un but purement électoraliste (lorsque le dernier Pied-Noir rapatrié en 1962 aura disparu ; nous pouvons être sûr que « la nostalgie de l’Algérie française » ne fera plus partie des « thèmes favoris » du RN) on devrait plutôt mettre en avant la nouvelle patrie que les Pieds-Noirs trouvèrent à Nice… alors qu’à cette époque, ailleurs dans la « France éternelle » du RN, ils étaient rejetés par leurs propres compatriotes…
"Quai Napoleon Ier", l'inauguration de la honte !
Communiqué du Parti Niçois du 20 octobre 2019.
Avec l’inauguration en grande pompe du « Quai Napoléon Ier » au port (en débaptisant au préalable le "Quai Cassini"), Nice n’avait plus connu une fête aussi outrancière et révisionniste depuis 2010 et le 150e anniversaire de l’annexion à la France !
Une « fête » au port de Nice…sans drapeau niçois ! Remplacé pour l’occasion par l’aigle napoléonien ! Cette insulte à notre emblème fait écho à la volonté du petit caporal qui voulut en 1811 effacer l’aigle niçois « incompatible » avec son aigle impérial !
Une « fête » célébrant un homme, qui en déplaise aux bonapartistes idéalisant leur héros, était le premier dictateur de la période contemporaine, responsable entre autres, de la mort de millions de personnes en Europe dans ses guerres et du rétablissement de l’esclavage.
Cette inauguration, n’était pas une fête destinée aux Niçois, c’était une sauterie organisée pour et par les jacobins, célébrant entre eux une fable de leur « roman national » ; mythe fondateur de leur nationalisme artificiel et mortifère.
Il serait peut-être temps, que celui qui se veut être le maire de « tous les Niçois », prend enfin conscience de la nécessité d’arrêter le « devoir de mémoire sélectif » en célébrant pompeusement des événements compatibles uniquement avec le « roman national » français, en marginalisant d’autres événements qui sont, peut-être moins « acceptables » pour l’Histoire (ré)écrite depuis Paris et pourtant au combien essentiel dans la construction de notre identité singulière :
Après-tout, en y réfléchissant, en regardant par exemple, le règne de la maison de Savoie sur Nice : pourquoi n’honorons-nous pas également cette dynastie après tout ? D’ailleurs qu’apporta de plus la petite décennie du joug de Napoléon sur Nice face à presque un demi-millénaire de règne des Savoie ? Face aux liens ancestraux entre Nice, Piémont et Savoie méritant d’être mis en avant, qu’apporta de plus le petit Caporal au particularisme niçois ? Rien si ce n’est vouloir effacer notre aigle ! Que vaut le culte franco-français à l’empereur face au rayonnement international de Garibaldi, fils de Nice ?
Il est plus qu’essentiel maintenant, d’honorer avec la même solennité notre Histoire dans son ensemble, célébrer nos véritables héros (nous attendons toujours, l’inauguration de la « rue des Barbets ») et mettre en lumière l'héritage au pluriel dans laquelle notre identité trouve ses racines.
Sur le port de Nice, les drapeaux aux armes de Napoléon remplacèrent le drapeau niçois !
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Lettre du président #08 -Quai « Napoléon Ier »
L’inauguration dimanche prochain d’un quai « Napoléon Ier », que nous avons dénoncé dans un précédent communiqué, commence semble-t-il à faire des vagues.
Dans un article de 20 minutes du 17 octobre 2019 intitulé « Nice inaugure le quai Napoléon Ier, un collectif dénonce «une erreur » historique », Gael Nofri, conseiller municipal de la majorité, tente de défendre la mairie sur son choix d’inaugurer ce quai en chantant les louanges de Napoléon Bonaparte comme « quelqu’un qui a marqué le monde » avec « son souffle de liberté » et de « révolution ».
Visiblement celui qui change de parti politique comme de chemise ; s’étant déjà fait remarqué, en pleine séance du conseil municipal en ne pouvant pas s’empêcher d’être « interpellé » qu’on donne un nom de rue aux Barbets à Nice à cause de son « admiration pour les soldats de l’an II » ; semble ignorer (ou volontairement oublier) que Napoléon a avant tout « marqué le monde » par ses guerres napoléoniennes mettant l’Europe à feu et à sang en tuant entre 4 et 7 millions de personnes (selon les différentes estimations d’Historiens) et ce que Napoléon a pu « souffler » c’est surtout souffler l’asservissement en rétablissant l’esclavage dans les colonies françaises…en plus des exactions commises par son armée dans le Pays Niçois...
Alors non Mr Nofri; le fait que « Nice est une ville française » aujourd’hui (et seulement depuis 159 ans) ne justifie pas d’effacer ou de réécrire 2500 ans d’Histoire à votre convenance ou à la convenance de celui que vous servez aujourd’hui... ou que vous servirez demain selon le sens du vent.
Lettre du président #06 - 07/07/2019 - Hommage à Torrin et Grassi
Lettre du président #06 - 07/07/2019
Il y a 75 ans, le 7 juillet 1944, les résistants Séraphin TORRIN et Ange GRASSI, furent pendus par les nazis aux réverbères de l’Avenue de la Victoire (actuelle Avenue Jean Médecin) sous les yeux horrifiés des niçois.
Comme les fusillés de St-Julien-du-Verdon quelques semaines avant eux, comme les fusillés de l’Ariane quelques jours après eux, comme les résistants tombés en libérant Nice le 28 aout : le martyr de Torrin et Grassi s’inscrit dans la tradition de résistance des habitants du Comté de Nice
L'académie de Nice évite la fusion (pour l'instant)
Nous apprenons aujourd’hui, la décision du ministre de l’éducation nationale, de renoncer au projet de fusion des rectorats en 2020 ; l’académie de Nice évite donc la fusion avec celle d’Aix-Marseille.
Nous nous réjouissons bien évidemment de cette annonce.
Si pour l’instant notre académie reste niçoise, notre cours d’appel reste marseillaise et notre centre de tri postal est toulonnais depuis l’année dernière. Les Niçois doivent continuer de revendiquer la réappropriation de leurs institutions et de leurs droits confisqués depuis 1860.
Les vœux pas trés niçois d'Eric Ciotti
Jeudi 10 janvier au Palais de la Méditerranée avait lieu les vœux d’Éric Ciotti. Si Nice-Matin dans son article du 11 janvier met l’accent sur les vœux que Mr. Ciotti adresse à Nice en voulant « aider sa ville à progresser » la réalité en est tout autre :
Des observateurs présents ont pu constater un discours où se mélangea essentiellement autosatisfaction de son élection à la tête de la fédération LR 06 (où il était seul candidat), autosatisfaction de son bilan en tant que député (à travers une rétrospective sur écran géant de ses interventions à l’assemblée nationale) critique du gouvernement et du président en surfant sur les gilets jaunes, surfant aussi sur la nostalgie de l’Algérie française en chantant les louanges du colonialisme (!) le tout saupoudré de ses thèmes favoris que sont la sécurité et l’immigration.
Un discours bien plus gaulois que niçois, adressé essentiellement à la fois à ses seuls militants fidèles ainsi qu’aux instances parisiennes de son parti mais ne concernant véritablement pas les Niçois en dehors de toute politique politicienne.
Et Nice là-dedans ? Elle a été quasiment reléguée au second plan en fin de discours : moins d’une demi-heure (montre en main) consacré exclusivement à Nice (sur deux heures de discours) et encore, c’était surtout pour jouer au jeu des « 7 différences » entre lui et son ex-ami Christian Estrosi en matière de fiscalité ; l’égratignant un peu sur certains sujets (prison, grandes surfaces au détriment des petits commerces, projet de fusion de la métropole avec le département) mais l’épargnant relativement sur le reste.
Pour quelqu’un qui veut « aider sa ville à progresser », pas un mot non plus sur la perte progressive du peu d’institutions et d’infrastructures restantes sur Nice (délocalisation du centre de tri postal de Nice à Toulon depuis octobre 2018, risque de fusion de l’académie de Nice avec celle d’Aix en 2020) pas un mot sur la menace pesant sur la ligne ferroviaire Nice-Breil-Cuneo (alors que les maires de certaines communes traversées par cette ligne étaient présents dans la salle) ou de tout autres sujets impactant la vie des Niçois et qui ne peuvent pas être résolus en parlant seulement d’antiterrorisme ou d’immigration (deux sujets, de toute façon hors du champ de compétence d’une collectivité locale, prérogatives exclusives de l’état jacobin).
Une Marseillaise et Nissa la Bella conclurent les vœux : si toute la salle s’est levée et s’est mise à chanter au garde-à-vous l’hymne français comme un seul homme… il en fut tout autre pour Nissa la Bella où la salle commença à se vider aux premières notes de l’hymne niçois trahissant l’irrespect d’un certain nombre de militants envers Nice !
Si Éric Ciotti a l’intention, d’être effectivement candidat pour les municipales ; il cache superbement bien son jeu en reléguant Nice au second plan de ses discours, ou alors, il s’y prend extrêmement mal…
Lettre du président #05 16/12/2018 - Concernant le RIC
Le problème du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) tel qu’il est revendiqué actuellement par des gilets jaunes et par certains partis politiques, c’est que le RIC reste dans un cadre très jacobin, donc limité et ne répondant pas aux attentes spécifiques des « territoires » d'où sont issues la plus part des gilets jaunes.
Les gilets jaunes comme les politiques n’arrêtent pas de citer en exemple la Suisse pour ses référendums…sauf qu’ils oublient de dire que la Suisse n’est pas un État hypercentralisé comme la France, mais une fédération, accordant une grande autonomie à ses cantons et ses communes et d’ailleurs la plupart des RIC là-bas se font à l’échelle locale. C’est quand même une différence notable avec la France.
Mais instaurer un RIC, sans remettre en cause le centralisme parisien, devrait donc s’organiser à coup de pétitions recueillant des centaines de milliers de signatures (on parle d’un minimum de 700 000) ce qui implique nécessairement de faire signer dans toute la France pour obtenir ce résultat. Forcément il sera limité par les questions qui seront posées, questions uniquement portées sur des sujets « nationaux » mais absolument pas locaux.
On se retrouvera dans l’incapacité totale de réellement répondre aux problèmes et aux enjeux locaux impactant directement le quotidien des citoyens et on retournera à la case départ : des millions de gens des «territoires » qui seront encore les laissés-pour-compte.
Prenons un exemple simple :
Imaginez demain à Nice, on souhaite organiser un référendum concernant le péage de St-Isidore, s'il faut le supprimer ou non.
Sans même parler de récolter les 700 000 signatures nécessaires pour déclencher un RIC…vous imaginez sérieusement réussir à faire voter la France entière sur la question du péage de St-Isidore ? Demander à tous les Français de se prononcer sur des sujets dont ils ont en rien à faire parce qu’ils en ont rien à faire de Nice en général ? impossible bien entendu !
Ce n’est pas à un Strasbourgeois ou à un Brestois de se prononcer sur un problème spécifique à Nice, c’est aux Niçois seuls d’en décider et réciproquement je n’ai pas à me prononcer et décider à la place d’un Alsacien ou d’un Breton sur un problème spécifique de chez lui.
Conclusion :
Avant même de parler de RIC ou autres réformes institutionnelles. La première revendication véritablement « révolutionnaire » que doivent porter les gilets jaunes c’est bien la sortie du système jacobin pour aller vers un système – disons-le - plus fédéral…et là vous verrez que les Le Pen, Mélenchon, Dupont-Aignan et compagnie seront soudainement moins enthousiastes à l’idée de soutenir et récupérer les gilets jaunes…
Alors je sais, le mot « fédéralisme » en France c’est comme Voldemort dans Harry Potter, c’est tellement tabou qu’on n’a pas le droit de « prononcer son nom » mais il faudra bien en parler !
Si « fédéralisme » fait peur, alors parlons de « décentralisation accrue » ou de « Girondisme », peu importe le nom mais il est temps d'ouvrir le débat sérieusement sur le problème du centralisme parisien !
Julien LLINARES, président du Parti Niçois