Statue de Masséna, réaction du Parti Niçois - 20/06/2020
Nous apprenons dans Nice-Matin, qu’un collectif « nostalgiques du royaume des Deux-Siciles », surfant sur les répercussions de l’affaire George Floyd et la mode des déboulonnages de statues, a écrit au maire de Nice, pour demander de déboulonner la statue de Masséna (ou à minima la pause d’une plaque explicative) en raison des crimes et pillages que Masséna et son arme perpétra lors de l’invasion du Royaume de Naples.
Le maire sortant, à bien étendu réagit médiatiquement à cette demande. Nous somme en revanche surpris que ce soit le maire lui-même qui le fasse (le fait que nous soyons en pleine campagne électorale y est peut-être pour quelque chose), car d’habitude il laisse son bonapartiste de service, Gaël Nofri, montrer les dents dès que quelqu’un égratigne le mythe napoléonien et chose étonnante, Mr. Nofri n’a nullement commenté ce courrier.
Christian Estrosi déclarant, selon Nice-Matin : « on ne touche pas à l’Histoire de Nice, elle ne s’efface pas, elle se respecte et se construit ».
Pour une fois nous sommes d’accord avec le maire sortant : « On ne touche pas à l’Histoire de Nice »… ni la retoucher à sa guise non plus, comme cela se fait depuis 1860, afin de la rendre compatible avec le « roman national ».
L’Histoire de Nice « ne s’efface pas et se respecte » … alors n’oublions pas et honorons comme il convient des générations de femmes et des hommes, qui, au fil des siècles ont construit Nice à la sueur de leur front et sacrifiant leur vie pour la défendre y comprit contre les « héros » du « roman national » comme François Ier, Louis XIV ou Napoléon…
Pour en revenir à Masséna ; si nous ne demandons pas le déboulonnage de sa statue, nous souhaitons en revanche rappeler avec insistance les crimes de « l’enfant du pays » sur sa terre natale (que l'article de Nice-Matin n’évoque évidement pas), faisant aussi partie de l’Histoire que cela plaise ou non aux jacobins. Rappeler et insister sur ses méfaits, loin de l’image d’Epinal de l’Histoire officielle, que chacun puisse faire son opinion sur le personnage en connaissance de cause et comprendre pourquoi, encore aujourd’hui, du point de vue nissart, Masséna est toujours mal vu :
II est bon de rappeler que « l’enfant du pays », choisi le camp de la Révolution, peut-être plus par opportunité et cupidité que par conviction (son avidité était telle que Napoléon lui-même du réagir et chercha à calmer son appétit en le couvrant d’or et de titres) et commit des exactions et des pillages sur son sol natal.
Dans son « Histoire de Chateauneuf-Villevieille - Etude sur le Comté de Nice » Jean-Baptiste Martel écrit « le général Masséna, chargé d’occuper la vallée de Lantosque, ne fut pas tendre à l’égard des populations : il n’épargna à ses concitoyens ni les réquisitions de vivres, ni les sommations républicaines. Lantosque, la Bollène, Roquebilière, Belvédère et en premier lieu Levens berceau de sa famille, furent saccagé par ses volontaires. La contrée fut entièrement ruinée et les troupeaux emportés ». Masséna ira jusqu’à couper et brûler les oliviers du Figaret afin de totalement ruiner la vallée. « L’enfant du pays » fusilla nombre de Barbets et était prêt à brûler des villages abritant les résistants niçois comme Saint-Blaise qu’il qualifiait de « repaire de Barbets » ou Levens le village de sa famille. Dans ses correspondances militaires lorsqu’il évoque les combats qu’il menait en Pays Niçois, Masséna qualifiait souvent « d’esclaves » aussi bien ses propres compatriotes niçois défendant leur terre que l’armée régulière sarde…
Symbole ultime de sa traîtrise et de son mépris pour Nice; lorsque l’Empire s’effondra, et que Nice retourna au Royaume de Piémont-Sardaigne ; Masséna, qui était encore légalement sarde, chercha à se faire naturaliser français (rappelons qu’à sa naissance, Nice n’était pas française) allant jusqu’à renier ses origines niçoises et sa ville natale. Son historiographe, Pierre Sabor indique « Quant à Masséna déjà demi-français par sa mère, son pays natal, qu’il avait si peu connu, le laissait indifférent ; il préférait sa patrie d’adoption et avait quitté Nice sans esprit de retour. Plus tard, quand il sollicita de Louis XVIII des lettres de naturalisation il écrivait : « Sire, je suis né à Nice, mais d’une mère française, je suis venu en France à l’âge de trois ans [en réalité à treize ans]. J’ai navigué sur des bâtiments français pendant 2 ans et suis entré au service de terre des armées françaises en 1775. Depuis cette époque j’ai parcouru tous les grades dans la carrière militaire et pour me lier davantage à ma patrie adoptive, j’ai épousé une française en 1784 [en réalité, en 1789]. Enfin, mes trois enfants sont nés en France… »
Quant à sa statue, évidement ce n’est pas un choix des Niçois. Nous le devons à Napoléon III et à son serviteur local François Malaussena, cherchant à créer des « héros » et symboles favorables à la France après l'annexion de Nice, pouvant être honoré par le nouvel ordre établi en 1860 et pour tenter de faire contrepoids, au même moment, à la popularité de Garibaldi.
Ce « culte » de Masséna n’a jamais vraiment pris dans l’inconscient collectif, sauf pour quelques-uns. Au mieux les Niçois étaient indifférents, au pire sa statue servit aux passants pour se soulager jusqu’à devenir un cloaque pestilentiel, au point que les Niçois entre eux appelaient sa statue et je jardin le bordant « lou commun de Massena » [les chiottes de Masséna], ce qui symboliquement, est un châtiment plus terrible encore pour une statue que d’être déboulonnée…
La lettre du président : 160e anniversaire de l'annexion
La mairie de Nice organisa aujourd’hui en toute discrétion et en catimini une commémoration pour le 160e de l’anniversaire de l’annexion (sobrement appelé « union ») tellement discret que tout Facebook se demandait bien ce que pouvait être ces tirs de canons entendus aujourd’hui à Nice à 10h30 (une salve pour commémorer l’annexion et qui n’était pas prévu au programme d’ailleurs).
Pour savoir qu’il y avait une commémoration il fallait soit avoir reçu l’invitation officielle (reçu à peine quelques jours avant) soit avoir remarqué le petit article de Nice-Matin d’hier…
Un article où intervient Jean-Pierre Barbero, conservateur et directeur du musée Massena, rappelant dans cet article, que les Niçois votaient « oui » à la France à « 99,9% » ! (pour être exacte car il en rajoute un peu : 99,26% à Nice et 99,78% en Savoie). « 99,9% » : un score qu’admet volontiers donc le conservateur du musée Masséna, sans toutefois être plus interpellé que ça par ce score de dictateur, comme si c’était normal !
Au bout de combien de temps encore certains à Nice refuseront ils les faits et arrêteront de croire (ou faire semblant de croire) à la fable qu’on nous ressert depuis 160 ans ?
Quand, certains admettront que le « rattachement » ou « l’union » n’était ni plus ni moins qu’une annexion (terme employé à l'époque) suite à un plébiscite truqué de A à Z par Napoléon III ? Il est de notoriété publique, (sauf pour les bonapartistes) que Napoléon III a pratiquement truqué toutes les élections et plébiscites qu’il organisa en France depuis son coup d’Etat militaire de 1851..mais, à en croire les apôtres du « rattachement », il aurait fait une exception démocratique pour Nice et la Savoie en 1860…
Quand certains admettrons que l’avis des Niçois et des Savoisiens ne comptait pas du tout ? Car c’était malheureusement joué d’avance (dès 1858 en fait) entre Napoléon III et Cavour, premier ministre du Roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II. Napoléon III acceptant d’apporter une aide militaire à Victor-Emmanuel II (et à son projet d’unification de l’Italie) en échange de Nice et de la Savoie…
Ce plébiscite truqué (organisé à Nice les 15 et 16 avril et en Savoie les 22 et 23 avril) n’avait pas pour but de demander l’avis aux populations, mais de donner le change face aux puissances européennes pour éviter toute intervention (même si en réalité les autres pays n’étaient pas dupes, mais ils n’avaient pas spécialement l'envie de rentrer en guerre contre la France juste pour nos beaux yeux).
En fait, pour reprendre des termes à la mode en ce moment : la planification et l’organisation de l’annexion de Nice et de la Savoie relève du complot politique et non d’un réel choix des populations ; un complot historiquement établi celui-là, mais comme il y a pas d’extraterrestres dans l’affaire, c’est un complot qui n’intéresse pas grand monde…
Il est quand même fou de penser, que la France en perpétuelle repentance sur tout et n’importe quoi concernant son passé (colonial en particulier), ne veux toujours pas admettre une annexion frauduleuse ou, encore moins, reconnaître un génocide sur son propre peuple et sur son propre sol (les Vendéens).
Mais le pire n’est pas encore là, car toujours dans cet article, toujours le même Jean-Pierre Barbero déclare que 1860 est le « démarrage de notre Histoire »…là, il y a de quoi carrément tomber par terre !
« Le démarage de notre Histoire » ? Parce qu’avant 1860 nous n’avions pas d’Histoire ?
Est-ce que Mr. Brabero veut dire que les générations de femmes et d’hommes depuis la fondation de Nikaïa (et même avant) jusqu’en 1860 qui ont construit Nice à la sueur de leur front et défendus de leur vie cette terre au grès des invasions et occupations doivent être jetés dans les oubliettes de l’Histoire parce qu’ils ont eu la « malchance » de naître avant 1860 ?
Comment un directeur et un conservateur d’un musée quel qu'il soit peut-il tenir de tels propos scandaleux ?! Faut-il être à ce point servile à la version officielle et au système jacobin pour jeter ainsi à la poubelle 2500 ans d’Histoire et faire injure à la mémoire de nos ancêtres ?! Une honte ! ni plus ni moins qu’une honte !
Quant à l’opportunité de la ville de Nice (et surtout de son maire) d’organiser une telle commémoration en pleine pandémie de Covid et en pleine période électorale, je vous renvoie vers le communiqué du Parti Niçois.
160 ans de l’annexion ; fêter une forfaiture malgré la crise et la période électorale.
Dimanche 14 juin, la ville de Nice fêtera le 160e anniversaire de l’annexion frauduleuse (que la mairie appel sobrement « l’union ») de Nice par la France.
Alors que nous pensions échapper à cette célébration car toujours en période de pandémie, que nous ne pouvons toujours pas nous rendre dans des théâtres, des salles de cinéma, tous les grands événements de l’été à Nice annulés… Et bien non ! Nous aurons droit à ça quand même !
Il semble pour Christian Estrosi qu’il était impensable de rater ça et qu’il était urgent malgré la crise de célébrer une forfaiture ! Forfaiture dont il est encore l’un des rares à croire à la fable du « roman national », qui voudrait que le peuple niçois en 1860 se soit volontairement et librement « offert » à la France…
Il était inenvisageable pour Christian Estrosi de rater la célébration d’un mensonge historique et la soumission de Nice à Paris dont le système pyramidal et hyper-centralisé, a montré, durant la crise sanitaire, à quel point il était à bout de souffle ! Un système jacobin déjà archaïque dans le « monde d’avant » qui n’a plus sa place dans « le monde d’après ».
Une célébration d’autant plus scandaleuse, car qui dit « évènement organisée par la ville », dit « organisé aux frais du contribuable », alors que beaucoup de Niçoises et de Niçois sont encore au chômage forcé par la pandémie, beaucoup de Niçoises et de Niçois inquiets ; l’avenir restant incertain car la crise économique (et social) consécutif au nouveau coronavirus, s’annonce déjà comme l’une des pires de l’Histoire…
Utilisation de l’argent des Niçois d’autant plus scandaleuse que nous sommes toujours en période électorale, à deux semaines du deuxième tour des élections municipales, une situation anormale qui ne semble émouvoir aucun des autres candidats aux municipales…
En effet, ses concurrents encore en lice pour le second tour (et même ceux du premier) sont étrangement silencieux, eux qui d’habitude ne ratent pas une occasion de réagir et critiquer les moindres faits et gestes de Christian Estrosi…notamment le candidat du Rassemblement National se déclarant être le premier et seul opposant du maire sortant (mais réalisant le pire résultat de l’histoire local de son parti depuis le début des années 2000) qui pourtant il y a 10 ans tout juste, organisa une manifestation avec son groupuscule pseudo-régionaliste pour « dénoncer » l’annexion de Nice (manifestation qui selon les critères de son propre parti, serai vue comme une « manifestation communautariste »).
Les concurrents d’Estrosi, représentant tous des partis parisiens, sont-ils si soumis au système jacobin ? Qu’ils préfèrent se taire et louper une occasion de descendre en flèche leur adversaire… plutôt que de passer, aux yeux de leurs partis, pour des « anti-patriotes » ou des « anti-français » en critiquant le maire sortant et la tenue de cette commémoration en période électorale ?